Les bons comptes

Il y a quelques jours, le 9 septembre, l’ARG fêtait ses vingt-et-un ans. Une fête sans bougies ni paillettes, sans orchestre ni trompettes, sans costumes ni gambettes. Un jour anonyme, comme beaucoup de ceux que nous vivons depuis quelques mois. Des règles sanitaires limitent nos interactions, contrôlent nos déplacements, annulent nos réunions. Nous sommes ainsi privés cette année de notre AG. Privés du rendez-vous annuel qui célèbre officiellement la raison d’être de notre association depuis sa naissance. Privés du plaisir d’écouter ensemble le discours du président, la lecture du procès-verbal, l’énoncé du bilan comptable, les petites indiscrétions des auteurs de la prochaine Revue distillées au comptoir de la buvette entre une bouchée d’espièglerie et un verre de confidence.

Pourtant l’ARG est bien vivante ! Et puisqu’elle est temporairement privée de son ramage, c’est par ma plume qu’elle vient vous rendre compte de son activité, faire le bilan de l’année écoulée et vous confirmer le serment d’amitié qui nous lie.

En succédant l’an dernier à Raymond Brussino au poste de président, j’ai compris qu’il était nécessaire de remédier à l’érosion naturelle de nos effectifs. Comme je vous le rappelais il y a tout juste un an à l’occasion des 20 ans de l’ARG, beaucoup d’entre nous ont aujourd’hui trois ou même quatre fois 20 ans. J’ai une pensée émue au souvenir de celles et ceux qui nous ont quittés cette année. D’autres ont motivé leur mise en retrait par les tracas dont l’âge les gratifie arbitrairement et qui limitent leurs activités sociales. Or l’ARG s’est donné une mission de longue haleine : promouvoir et pérenniser le patrimoine culturel de la Revue. Nous nous devions de considérer cette problématique et de lui apporter une réponse durable.

En concertation avec les membres du comité, que je salue pour leur dévouement et leur clairvoyance, nous avons donc choisi d’actualiser nos moyens de communication en poursuivant deux objectifs : dynamiser la vie de l’association et valoriser notre mémoire collective, en particulier les trésors collectés par notre éminent archiviste Daniel Benaroya. En quelques mois, notre plan de communication s’est concrétisé par la création de ce site internet, son alimentation régulière avec des contenus attractifs (photos, textes, dessins, témoignages, actualités, etc.) et l’envoi régulier de newsletters et de courriers. Je sais d’ailleurs par vos messages que vous avez autant de plaisir à les lire que leurs auteurs à les rédiger !

Grâce à la bonne santé financière de notre association, dont les revenus proviennent exclusivement de vos cotisations et dons, cet investissement a pu être absorbé avec sérénité. Les comptes de l’exercice 2019 ont été audités et approuvés par les contrôleuses aux comptes le 3 septembre dernier. Le comité tout entier salue la loyauté de celles et ceux qui, en versant leur cotisation avec régularité ou leur don avec générosité, contribuent à renforcer ce pronostic. Un comité qui devrait être renouvelé cette année par tacite reconduction et qui est à la recherche d’un·e nouveau·elle trésorier·ère. Je reçois avec plaisir vos commentaires et vos candidatures par e-mail ou par courrier, l’esprit participatif étant l’une des clés de la longévité de l’ARG.

La nôtre, de longévité, n’est hélas pas extensible et nous n’avons pas encore redressé la courbe de nos effectifs. Pour autant, je mesure chaque jour la pertinence d’avoir cherché à mieux communiquer au regard de la situation sanitaire, imprévisible il y a un an, que nous avons pu affronter sans devoir agir dans l’urgence. En maintenant le lien qui nous unit, cet effort a permis de préserver avec dignité le sentiment qui fait battre le cœur de l’ARG, le vôtre, le mien. Un sentiment qui a pour nom amitié. Puissent ces quelques mots vous assurer de la mienne.